Introduction à la médecine islamique

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux,

Que la paix et la prière de Dieu soit sur notre bien aimé Prophète, la meilleure créature dans son intégralité. Sur sa famille, et ses valeureux compagnons. Que la lumière de Dieu pénètre nos cœurs et fasse de nous des reflets de Sa Vérité afin que chacun obtienne sa part dans ce bas monde, et dans l’autre. Ô Seigneur, détourne nos cœurs du faux et aide-nous à ne vouloir que Ta Présence et Ta Science, pour notre salut et celui de nos frères et sœurs en humanité. Amine.

Avec ces quelques lignes, nous allons essayer, si Dieu le veut, de nous intéresser à la médecine islamique afin d’en dégrossir certains aspects. On peut s’interroger d’ores et déjà sur l’utilisation d’une telle appellation « médecine islamique » alors que la Religion elle-même est une médecine de l’âme et du corps. Mais les circonstances actuelles nous forcent à investir le prisme de la Religion dans un de ses aspects les plus fondamentaux : celui du cheminement, qui projette la singularité de chacun sur une ligne de progression le conduisant d’un état d’individu « malade » à celui d’individu « réalisé ».

La médecine islamique est une véritable grille de lecture sur l’être humain, sa nature, ses états, son origine, sa finalité, pour l’aider à s’accomplir au regard de ce qu’il vit et de ses particularités. L’un et l’autre faisant parti d’un tout bien organisé et riche de sens.

Afin de mieux nous situer, il est préférable de définir quelques termes dès à présent, afin qu’ils servent de références dans ce qui viendra ensuite.

 

La bonne santé :

Est considéré comme en bonne santé, tout être humain réalisé, dont la présence est une lumière pour lui et pour les autres, et dont le cœur est débarrassé de ses tares. C’est le statut des saints et des Hommes de la sagesse.

La maladie :

Est considéré comme maladie tout état prolongé qui entrave l’accomplissement d’une personne, l’accomplissement de ses tâches, et tout ce qui, en lui-même, la détourne de sa nature.

La guérison :

Est considéré comme guérison tout état qui fait suite à un état de maladie. La guérison totale étant assimilée à l’état de bonne santé.

L’hôte :

Est considérée comme « hôte » cette partie de l’individu qui prend les décisions, qui a la charge et la responsabilité du reste de l’être à savoir : le Corps, le Cœur, l’Esprit et l’Âme.

 

À qui s’adresse la médecine islamique :

La médecine islamique s’organise en différentes méthodes qui s’articulent les unes par rapport aux autres. Comme nous le verrons plus tard, les premières méthodes de la médecine islamique sont à destination de tous : que l’individu soit croyant ou non-croyant. Il s’agit de tout ce qui concerne l’alimentation, le bon comportement, le juste milieu dans l’art d’accomplir ses tâches quotidiennes, etc.

Les méthodes suivantes, en revanche, ne seront qu’à destination des croyants. Il s’agit de méthodes visant à mettre en mouvement des outils dissimulés dans l’interne des êtres humains, en somme, nous parlerons d’une démarche d’introspection de l’âme avancée. Ces méthodes ne peuvent être investies que dans le cadre de la relation explicite et assumée qu’entretient un individu avec Dieu.

 

L’objectif de la médecine islamique :

La médecine islamique est une pédagogie. Elle ouvre à chacun les portes de sa propre condition, de sa propre existence, pour lui permettre de mieux se comprendre, de mieux comprendre ce qui l’entoure, afin de discerner ce qui est bénéfique de ce qui est néfaste. En outre, elle prend en compte la singularité de chacun et donne du sens à ce que nous sommes amenés à vivre au quotidien, quelles que soient les circonstances.

L’objectif de la médecine islamique est alors de dresser une méthode pour amener la personne à se réformer et à réformer son quotidien. De le débarrasser de ce tout ce qui lui est nuisible et qui favorisera l’apparition ou l’enracinement de maladie, et de lui réapproprier tout ce qui lui est bénéfique et qui favorisera son accomplissement et son ascension jusqu’à l’état de bonne santé.

Elle est à la fois préventive et curative.

Le second rôle de la médecine islamique est de responsabiliser. Elle place l’individu face à ses choix, lui rappelant que c’est dans sa nature et dans son droit que de choisir ce qu’il souhaite pour lui-même. En ce sens, le praticien en médecine islamique devra se montrer patient et pédagogue, mais ne consacrera pas son temps à celui ou celle qui ne souhaite pas faire d’effort, ou qui ne souhaite pas sérieusement entreprendre une démarche d’introspection et de progression.

 

Principe de base de la médecine islamique

Voici un résumé des 4 principes de bases de la médecine islamique.

# Chaque être humain est vivant et unique
L’être humain est vivant. Il se distingue de la machine et doit être considéré comme différent de celle-ci. Il est important, pour ne pas dire indispensable, de prendre grand soin des termes à utiliser quand on vient à parler d’un être humain. Ainsi, il est inadapté d’utiliser des verbes comme « fonctionner » que ce soit pour parler du corps, ou de quelque parti que ce soit. On ne dira pas que l’estomac fonctionne mal, mais qu’il éprouve des difficultés, ou encore qu’il communique avec son hôte selon ses besoins et ses envies.

La première nuance fondamentale à en tirer, est que ce qui compose un être humain ne répond pas nécessairement à ce qu’on attend de lui, à l’extrême opposé de la machine dont la fonction première est de répondre à un besoin précis. Sous la contrainte et la force, l’hôte peut obliger son être à aller dans une direction plutôt qu’une autre, ignorant par cela qu’il a affaire avec du vivant dont il doit prendre soin, et non avec un jouet à sa disposition. Il peut tout à fait forcer son estomac à digérer du poison. Et les conséquences seront telles qu’on peut l’imaginer, mais Dieu est Grand.

La deuxième nuance fondamentale à en tirer est qu’il est faux de considérer chaque élément de l’être humain pris séparément, comme on considère des pièces en séries faites pour des machines. Un estomac ne sera jamais qu’un « simple estomac », mais plus précisément l’estomac de Pierre, qui est différent de celui de Paul. Chacun ayant son caractère, ses préférences, ses facilités, ses difficultés. Ainsi chaque être humain se ressemble, mais demeure unique. Ce qui est vrai pour l’un ne le sera pas nécessairement pour l’autre. Ce qui peut être bénéfique pour l’un pourra être néfaste pour l’autre.

Enfin, la troisième nuance fondamentale est que cela implique, de la part de l’hôte, d’apprendre à se connaître lui-même, d’apprendre à comprendre ce que lui dit son être, son âme, son corps, son cœur. Il devra apprendre à écouter, car c’est ainsi qu’il a été créé. La patience sera la clé de son bien-être.

Pour finir, l’être humain n’est en aucun cas comparable aux animaux. S’il peut être douteux d’utiliser le terme « instinct » dans le cadre des animaux, cette utilisation devient totalement inappropriée lorsqu’il s’agit d’êtres humains. On parlera volontiers d’intuition ou d’inspiration.

# C’est dans sa relation avec Dieu, que l’individu trouve son bien-être et sa guérison

Dieu manifeste son Bienfait dans chaque dimension de la vie, et dans chaque élément de la Création. Pour l’être humain, Il lui définit un cadre et une norme pour le préserver et le protéger, mais le laisse seul décisionnaire dans l’orientation de ses choix. Si l’Homme s’éloigne de ce bienfait, il s’éloigne d’un pas de ce qui est bon pour lui et ouvre la porte de la maladie. Si l’Homme honore ce bienfait, il s’approche d’un pas de ce qui est bon pour lui et ouvre la porte de la guérison.

À titre d’exemple, une tomate est de l’amour pur. Une manifestation du Bienfait de Dieu à l’égard des Hommes. Elle n’est là que pour notre bien, sa raison d’être est d’être à notre service. Il en est de même pour chaque chose en ce monde : les fruits, les animaux, les plantes, les forêts. Tout est au service de l’Homme. Si l’Homme abuse de ce service, s’il ne respecte pas l’ordre des choses en troquant la tomate pour quelque chose de néfaste, il s’éloigne de ce que Dieu a fait pour lui et s’empoisonne de lui-même. La vie entière repose sur ce principe, et la Religion n’a d’autre objectif que de ramener l’être humain à ce qui est bon pour lui.

Pour les non-croyants, l’approche sera sensiblement la même : à savoir que l’Homme doit faire le tri dans sa vie et réformer petit à petit son quotidien pour se réapproprier ce qui lui est bénéfique et ce qui participe à son épanouissement.

L’enjeu sera toujours le même : donner du sens à ce que l’individu est en train de vivre, et mettre en place une méthode adaptée pour amener l’individu à réformer son quotidien et sa vie en adéquation avec sa typologie.

# La maladie est un rappel et un tremplin

La maladie joue un rôle pédagogique. Elle est la clé de voûte qui rendra intelligible toute perspective de progression. En effet la maladie devient identifiable chez un individu dans le seul but de lui servir de point de repère et de l’informer sur une urgence, un besoin ou encore un enjeu.

Si la maladie est considérée comme telle, elle devient une épreuve et un tremplin pour l’individu qui découvre et explore certains aspects de son existence comme il ne l’aurait jamais pu autrement. Le rôle de la médecine islamique sera de la transformer en force de progression pour amener l’individu à s’accomplir et à s’épanouir.

Si la maladie n’est pas considérée comme telle, elle s’enracine dans l’individu qui devient réellement malade. Le rôle de la médecine islamique sera alors de redonner du sens à la maladie.

# Le remède existe et est nécessairement accessible

Il s’agit de la promesse de Dieu. Nul n’est confronté à une situation sans que Dieu mette à sa disposition tous les moyens pour la surmonter, et bien plus.

Ainsi, la médecine islamique propose des choses simples, de bons sens, pour amener l’individu à réformer sa vie et instaurer l’harmonie dans la continuité en se concentrant uniquement sur des phénomènes accessibles. Mais elle propose aussi des moyens permettant de traiter les urgences ou des situations complexes selon des principes bien précis que nous aurons l’occasion d’approfondir ultérieurement.

 

Enjeu actuel et perspective d’avenir

La médecine islamique s’intéresse à l’être humain et à tout ce qui de près ou de loin participe à son épanouissement, comme nous avons pu le voir. Mais on ne peut l’aborder sans parler de la grave crise que traverse le monde actuel : perte totale de points de repère, égocentrisme, goût prononcé pour ce qui est mauvais, dégoût pour ce qui est bon, la société des Hommes est une société malade dans son ensemble.

C’est l’urgence d’une telle situation qui force l’émergence de sciences comme la médecine islamique, et qui implique un gros travail de recherche pour prolonger ce qui a été commencé. Afin de réhabiliter la Religion dans son sens premier.

La Religion, aujourd’hui, est considérée comme quelque chose d’à part, sans lien direct avec le concret. En somme, elle a perdu tout son sens aux yeux des Hommes, et se résume souvent à des protocoles à accomplir aveuglément sans comprendre ni comment ni pourquoi. Tombée au rang des convictions, elle n’est plus qu’une coquille vidée de sa substance. Il est temps de tout reprendre depuis le début pour redonner du sens à ce qui n’en a plus aucun, et mettre en lumière le lien permanent qui existe entre spiritualité et vie quotidienne. Ce lien qui saura différencier jusqu’au niveau cellulaire, celui qui dit la vérité de celui qui ment, celui qui choisit le bien de celui qui choisit le mal.

Qu’est-ce que la croyance ? La prière ? Que signifie ne pas mentir ? Que se passe-t-il chez un individu qui ment ? Au niveau de sa mémoire, de sa concentration, de son cœur, de son cerveau, de ses cellules ?

C’est là tout le travail qui incombe à celles et ceux qui souhaitent voir leur Religion reprendre son Sens, et qui souhaitent être un petit peu de cette pierre philosophale qui transformera, avec l’aide de Dieu, ce monde malade, en bout de course, en monde de bien. À ce propos, notre équipe développe actuellement un logiciel d’accompagnement s’appuyant sur la médecine islamique et sur la Religion, destiné à tous ceux qui souhaitent progresser en tant qu’être humain.

Le prochain article sera l’occasion d’approfondir, avec l’aide de Dieu, les premières méthodes de la médecine islamique.

 

2 Commentaire(s)

  • cami nando
    Répondre 

    cami nando

    Mercredi 18 septembre 2019 à 04h38

    macha allah, hate de lire le prochain article, que dieu vous assiste

    • Julien Barbe
      Répondre 

      Julien Barbe

      Mercredi 18 septembre 2019 à 18h50

      Amine. Merci. Vous avez également des vidéos où nous abordons les notions de maladie et de guérison disponibles ici : https://www.soulouk.com/medecineislamique.html

      Vous avez aussi ce document sur la thérapeutique tirée de la médecine islamique :
      https://www.soulouk.com/medecineislamique-therapeutique-elementaire-medecine-islamique-l-essentiel_1747.html

      Vous avez également un document sur la psychologie tirée de la médecine islamique disponible ici :
      https://www.soulouk.com/psychologieislamique-psychologie-elementaire-l-essentiel_1741.html

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